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  • 12: Prime et Pam ou, pas de prime pour la canaille.

    Le problème, lorsque vous avez un salaire d'humble grouillotte, c'est que la banque est toujours là pour vous le rappeler. Votre très très relative aisance financière c'est ressentie  de l'absence de prime de fin d'année à l'inverse de tous vos collègues, excepté les stagiaires, excepté les CDD.

    Vous en avez conclu, soit que vous étiez la plus mauvaise des humbles grouillottes du cyberespace à deux bras, soit que le chef, en charge de la remise des primes, vous avait oubliée.   

    Vous vous demandez parfois, si vous faites bien d'être aussi aimable. (Efficace et aimable, disait-on de vous dans votre ancienne boite, non c’est juste pour que vous ne pensiez pas que….)

    Sans doute, désespérément andouille, vous bloquez sur le fait d’avoir à vous forcer à faire la gueule.


    HG, à la troisième.

  • 11: La cave, la scie à métaux et le désenvouteur.

    Ce matin, armée de bonne volonté, et d'une consultante disposée à m'aider, je descendis visiter les caves se situant sous notre entreprise. Lala, pseudo de la consultante en question, était la seule, à l’exception de nos chefs vénérés à savoir, prétendument, où se trouvait la nôtre.  

    En effet, là tout soudain, nous avions besoin de la cave pour ranger le bazar de la « staffroom »: un nouveau stagiaire s'apprêtait à y emménager ce lundi. 

    Ayant perdu les clefs de la dite cave, voir note n°8 nous devions vérifier si nous avions besoin de faire appel à un serrurier ou si nous pouvions nous débrouiller seuls pour l'ouverture. 

    Radieuses, nous remontâmes de la cave et clamâmes, « c'est un cadenas, c'est un cadenas ! » comme si les portes du paradis s’ouvraient enfin devant nous.

    Toutes les grosses têtes se mirent à turbiner pour savoir comment se débarrasser de ce cadenas et enfin accéder à notre « chez-nous » sous terrain. Après quelques idées oiseuses, nous nous apprêtâmes, une mince troupe de consultants et moi-même, à descendre à la cave armés d'une scie à métaux. 

    Nous croisâmes fort opportunément José, le gardien de l'immeuble côté cour, et nous lui expliquâmes notre projet.  

    « Maich y'a pach de cadénach à vochtre cave !!! »

    Le désespoir dut se lire sur nos visages d’apprentis  casseurs de cadenas, car il proposa alors :

    « Je vais vous monchtrech ou elle é »  

    Il nous montra. Notre cave est fermée (encore) par une porte dotée d’une bonne serrure.  

    Après cette déception matinale et ce retour à la cave  case départ, après que, dans la même matinée, le fax et l'imprimante nous aient successivement lâchés, je songeai, en même temps qu'un serrurier et différents autres corps de métier, à convoquer un désenvouteur...  



    HG, et le passe plus si simple...

  • 10: Relativisons l’extase ou, dossiers suspendus.

    Il n’y a pas si longtemps je n’y connaissais rien en dossiers suspendus.

    Je ne savais pas qu’il y en avait de plusieurs tailles, qu'ils pouvaient être placés dans des armoires, aussi dans des tiroirs, qu’il fallait des étiquettes spéciales et que ça donnait le sourire aux patrons des humbles grouillotes.

    En son for intérieur, il doit se dire – le patron au sourire – « ‘tain on maitrise le truc, on a même des dossiers suspendus pour classer les missions, maintenant ! »

    Comme disait Anaïs Nin ; « Il m'a fallu toute une vie pour comprendre que le bonheur se trouve dans les petites choses et non dans les paroxysmes de l'extase. »


    HG, novice en dossiers suspendus donc (je n’ai pas dit en extase, je n’ai pas dit…).

  • 9: Dialogue : l’inintérêt commun.

    - Ce n’est pas politiquement correct de dire que c’est bon de ne rien foutre ?

    - Non.

    - Pourquoi tout ce qui est bon, c’est mal ?

    - Nous ne sommes pas simples.

    - Rien faire, ce n’est pas que je préfère, juste parfois…  Pourquoi je me sens obligée d’ajouter cette phrase idiote ? Attends je précise, juste être obligée de faire là et comme on me dit de faire. La contrainte. Cette contrainte aussi qui nous agenouille.

    - S’il n’y avait que le travail, mais il y a aussi cette sorte de conjuration des imbéciles. Ceux qui veulent tellement prouver, se prouver qu’ils en ont qu’ils en sont.

    - De quoi ?

    - On se le demande. Tu les reconnais ?

    - Peut-être. Le travail, ce n’est pas ce qui me gêne, je te dis, c’est la valeur qu’on lui colle. VALEUEUEUERRRR, travaille et meurs, bon bougre. Travaille et meurs.

    - Procrée et suis le troupeau ?

    - Oui, travaille, consomme, regarde la télé, évite de penser.

    - Et demain ?

    - Demain je vais bosser, ça m’épuise d’être aussi intégrée à l’inintérêt commun.


    HG

  • 8 :Ils disent ce qu’il faut faire.

    - Il faut prendre du temps pour…

    - Il faut être « maîtresse de maison »

    - Il faut faire une maquette pour savoir où l’on va poser les nouveaux meubles. Moi : « en 3D la maquette ? » « comme tu veux »

    - Il faut trouver les clefs de la cave

    - Nous avons jeté tout un tas de vieilles clefs

    - Non, il n’y avait pas les clefs de la cave dedans

    - Il faut aller à la cave, trouver la cave, voir si il y a un cadenas

    - Les offres ? C’est des urgences les offres bien sûr !

    - Il faut envoyer les courriers

    - Il est parti ce courrier ?

    - Vous êtes sur ?

    - Pourquoi vous faites une base de données courrier ?

    - Vous n’arrosez pas les plantes ?

    - Vous ne changez pas les ampoules ?

    - Pas besoin d’escabeau on a des grands

    - Elle est bien votre base de données factures mais il faudrait aussi marquer les infos sur du papier

    - Il est bien votre échéancier.

    - Il faut marquer le nouveau dans le planning, et dans les feuilles de temps, lui montrer les dossiers et

    - Elles sont où alors les clefs de la cave

    - HG t’as pas encore commandé les meubles ???????????

    A un moment donné, il faut faire le truc le plus ridicule de la liste (la maquette ?) et laisser tomber tout le reste.

     

    HG

  • 7: Passage des actrices.

    En marchant, en suivant le chemin qui mène à mon travail, après avoir déposé ma fille à l’école, je regarde les gens.

    Les autres parents, comme moi, se dispersent, après le dépôt de leur marmaille.

    Je traverse la grande place. Un jeune père à la mèche longue et noire qui cache la moitié de son visage, amène son petit à la garderie et traverse prudemment le passage piéton.

    J’avance dans l’avenue ; les « techniciennes de surfaces » sortent en grappe de l’immeuble d’une célèbre compagnie aérienne où elles viennent de finir leur travail, « ils» je devrais dire — il y a un homme parmi elles. Ils se séparent les uns des autres, en prenant le temps de se saluer tous.

    Deux cents mètres plus bas, les élèves de l’école hôtelière attendent le début des cours ; en noir et blanc, costume cravate pour les garçons, à peine plus de fantaisie pour les filles, à 8 h 30 du matin.

    Je marche toujours. Cent mètres encore, je croise les promeneurs de chiens, quelques parents, avançant vite avec leurs enfants vers une autre école.

    Sur la dernière partie du trajet, parfois, les actrices.

    Ce matin, comme hier : Isabelle Carré en mode maman, soufflant derrière sa grosse poussette, ou Catherine Frot, un jour d’imperméable et de parapluie, impeccable, parisienne, tellement semblable à ce que l’on imagine d’elle.

    Je crois que l’une des seules choses que je sache vraiment faire, c’est « regarder ».

    HG

  • 6 : Pas payée pour penser (en dehors des heures de boulot).

    Pourtant je me l’étais promis : ne pas sortir du travail en emmenant avec moi la moindre pensée qui y affaire. Ne pas oublier que ce temps-là, on ne me le paye pas !

    Mesquine l’idée ?

    La toute fraîche directrice à la mode tente sur moi des expériences managériales.

    Je la laisse tenter et je me retiens : « ne démissionne pas HG ne démissionne pas : t’as un blog sur le travail à écrire !!!! ».

    Partir démissionner, je l’ai trop fait ; pourtant je me demande si c’était alors preuve d’immaturité ou de sagesse...

    HG

  • 5: Le droit de ne rien faire

     M. Thiers, dans le sein de la commission sur l’instruction primaire de 1849, disait :« Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : jouis. » — M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise, dont il incarna l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite.....

    Extrait de : "Le Droit à la paresse" de Paul Lafargue, paru en 1880, lui aussi avait un problème avec la "valeur travail".


    A l'heure où le chomage atteind des sommets, où les femmes en sont grandement atteintes, ce que pensait ce brave homme serait donc déplacé ?

    J'ai l'impression de nager dans un océan de manipulation mentale. Je paranoye ?

    Allez va gagner le pain à la sueur de ton front brave humain, c'est tout ce que tu mérites.

    HG

  • 4: Sérieusement.

    J’ai décidé de me prendre au sérieux.
    Je suis une femme sérieuse. 
    Je ne vous permets pas d’en douter.
    Il n’y a rien de plus raisonnable sérieux et censé que ce que je suis, que ce que j’entreprends.
    Je prospère sérieusement dans un monde sérieux.
    Je parle le langage sérieux des mondes sérieux ou j’évolue. 
    Je demande sérieusement des ajustements de salaire.

    N'A-t-on jamais augmenté sans réticences les personnes prenant un manifeste plaisir à ce qu’elles font ?

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